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Tir du loup : premier bilan

Publié le 30 septembre 2009

La saison est loin d’être achevée, mais la mission loup a souhaité faire un point de la situation des tirs autorisés dans le cadre du «protocole loup». Un bilan au 31 août qui ne tient donc pas compte de la période la plus critique pour les éleveurs, l’automne où le loup met à profit les mauvaises conditions météorologiques pour attaquer les troupeaux.

 





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Des tirs prévus par les textes européens et nationaux


Pour rappel, la Convention de Berne et la Directive dite « Habitats » qui assurent la protection du loup à l’échelle internationale et communautaire autorisent la capture ou la destruction de l’espèce pour « prévenir des dommages importants à l’élevage ou dans l’intérêt de la santé et de la sécurité publiques ». Toutefois, ces dérogations à la protection stricte du loup ne peuvent être déclenchées que de manière ponctuelle et qu’à la condition qu’il « n’existe pas d’autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas au maintien de l’espèce dans un état de conservation favorable . Ces dispositions, traduites en droit interne, sont mises en œuvre par un arrêté annuel qui fixe les conditions et les limites dans lesquelles les tirs de loup peuvent être accordés. Ils peuvent être deux types. Soit des tirs de défense pour empêcher l’attaque immédiate d’un troupeau qui a subi des prédations les années antérieures et pendant l’année en cours, et après l’installation des mesures de protection et d’effarouchement. Soit des tirs de prélèvement, qui interviennent lorsque les tirs de défense n’ont pas permis de faire cesser les attaques. Pour éviter de porter atteinte à l’état de conservation favorable du loup, un quota de destruction de huit loups a été fixé pour la saison 2009-2010.


Des situations très contrastées selon les départements


Les premiers chiffres des attaques ont été livrés. Il semble de manière générale que les dommages sont stables ou moins importants que l’année dernière à la même période. Se démarquent néanmoins le département du Var et la Montagne de Lure (Alpes-de-Haute-Provence) où les attaques sont en très forte augmentation par rapport à 2008. Cette augmentation peut s’expliquer par la présence récente du loup qui profite des mesures de protection des troupeaux encore insuffisantes et trop peu étendues. Pour l’instant, aucun tir n’a été déclenché dans ces secteurs. En revanche dans les autres départements, de nombreux tirs de défense ont été autorisés dans les Alpes Maritimes (plus de trente), dans les Alpes-de-Haute-Provence (Monges, Grand Coyer, Rochegiron), dans les Hautes-Alpes (Arvieux et Haute Bomme) et dans la Drôme, sur le Haut-Diois et dans le secteur Vercors Ouest. Malgré l’opposition de FNE, de la FRAPNA et de la LPO, un tir de prélèvement a été autorisé au tout début du mois de septembre sur le secteur de Montué.


Le tir comme seul recours ?


Pour FNE et ses associations, le tir du loup n’est pas tabou. Mais lorsque les troupeaux sont insuffisamment protégés, nous dénonçons des tirs qui s’apparentent plus à une gestion « politique » du problème et ne sont en aucune manière des solutions de protection. Par ailleurs, pour les troupeaux qui du fait des conditions locales ne peuvent pas être protégés efficacement contre la prédation (pente raide, boisement, enrochement), la seule solution est-elle de procéder à la destruction du loup ? N’est-il pas possible d’envisager d’abandonner ces secteurs ? Un débat tabou qu’il faudra sans doute lancer dans le cadre du groupe de concertation national sur le loup. En tout cas, FNE et ses associations veillent et dénonceront toute procédure qui sortira du cadre fixé au niveau international et européen.





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