G20 agricole : vers une régulation environnementale des échanges mondiaux
Mercredi et jeudi se sont réunis pour la première fois les Ministres de l’agriculture du G20. En projet, l’adoption d’un accord sur la volatilité des prix agricoles. Face à l’instabilité des prix, FNE est favorable à une meilleure régulation mais sur des bases environnementales.
Les agrocarburants responsables de la flambée des cours
Un récent rapport[1] publié par 10 organisations internationales dont la FAO, l’OCDE et l’OMC établit un lien entre l’augmentation mondiale de la production d’agrocarburants et la flambée des prix des denrées alimentaires. Il recommande l’abandon des politiques de soutien à la production ou à la consommation d’agrocarburants.
FNE a appelé les responsables agricoles du G20 à appliquer ces recommandations, en particulier à remettre en cause les objectifs d’incorporation d’agrocarburants dans les transports (10% d’ici 2020 dans l’Union européenne).
Marie-Catherine Schulz, chargée de mission agriculture à FNE, explique : » En plus de créer des tensions sur les marchés agricoles, les agrocarburants soulèvent de graves problèmes environnementaux comme la déforestation dans les pays du Sud. «
Vers une régulation environnementale des échanges
Pour FNE, la régulation des marchés ne doit pas se faire uniquement avec des outils économiques : elle doit prendre en compte l’environnement. Les produits importés qui ne répondent pas aux exigences environnementales européennes doivent être taxés.
Lionel Vilain, conseiller technique agriculture de FNE, explique : « La France importe massivement des OGM pour nourrir ses animaux d’élevage alors que leur culture est très limitée sur notre territoire. Il faut en finir avec cette distorsion inacceptable. »
Face à la libéralisation des marchés, FNE est également favorable à une relocalisation de l’économie : le rapprochement des lieux de production avec les lieux de consommation contribuera aussi à réguler les marchés.
Jean-Claude Bévillard, responsable des questions agricoles à FNE, précise : « Loin de prôner le protectionnisme, nous souhaitons encourager une agriculture productive qui valorise les ressources de son terroir. »
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