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Le loup ibérique

Publié le 13 mai 2016

Le loup ibérique gagne du terrain. Et comme partout, son arrivée dans ses anciens territoires ne se fait pas sans remous.

Canis lupus signatus

La péninsule ibérique abrite la sous-espèce Loup ibérique (Canis lupus signatus) que l’on ne trouve donc qu’en Espagne et au Portugal. Le dernier recensement fait état de 297 meutes en Espagne. Depuis quelques années, des meutes s’éparpillent et gagnent peu à peu le sud du fleuve Douro, aux alentours de Madrid, entre Avila, Ségovie et Guadalajara. Alors que 2 500 loups sont présents en Espagne, répartis essentiellement dans le quart nord-ouest de la péninsule, le Portugal en compte environ 300.

Des chiffres contestables ?

Certaines associations espagnoles de protection de la nature contestent les méthodes de recensement de la population. Seuls deux recensements ont été conduits en Espagne à 26 ans d’écart ! Le recensement mené entre 1986 et 1988 et qui a fait l’objet d’une publication scientifique, comptabilisait 294 meutes. Le dernier comptage de 2012 - 2014, qui compile les chiffres de différentes régions sans qu’il soit certain que les méthodes de comptages soient identique donne 297 meutes. Et dans sa communication officielle pour montrer que la population a augmenté, le ministère de l’agriculture se réfère au chiffre de 250 meutes en 2005, donnée parue dans le Livre rouge des mammifères terrestres d’Espagne…

Une expansion géographique qui fait des remous

Donc comme toujours, le retour et l’expansion du loup entraînent la démagogie. La ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de l’Environnement, Isabel Garcia Tejerina, souhaite obtenir une modification de la Directive Habitats pour permettre la chasse du loup sur l’ensemble du territoire, pratique aujourd’hui possible que dans certaines régions espagnoles. Le jeune parti politique « Podemos »,quant à lui, et avec le soutien d’associations écologistes a déposé devant le parlement, une initiative demandant le renforcement de la protection du loup dans toutes les régions. Elles seront dans l’obligation de prévoir des plans de préservation avec l’objectif d’assurer d’une part un état de conservation favorable de la population et d’autre part en permettant la connexion entre les meutes du nord et du sud pour favoriser les échanges. Le parti estime la cohabitation possible entre le loup et les troupeaux à la condition d’encourager le développement des mesures de protection.

À noter que les éleveurs ne sont pas tous favorables au retrait du statut de protection du loup. En effet, si le loup devient chassable, ils ne seront plus indemnisés pour les dégâts causés par le prédateur.

Déjà plus de 120 000 signataires pour la protection du loup !
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