Débat public : Avec le nucléaire, la pollution de l’image, elle, n’attend pas
La France est le pays de la gastronomie. Elle exporte dans le monde entier des produits haut de gamme qui font sa renommée. Avec cinquante-huit réacteurs nucléaires, la France est aussi le pays de l’atome. Le risque lié à la présence de ces installations a-t-il un impact sur l’image des produits locaux ? C’est à cette question que FNE, LNE et Flore 54 vous invitent à débattre le 7 décembre à Villers lès Nancy.
Nucléaire ou gastronomie, il faut choisir
Le non-débat sur Cigéo, site d’enfouissement de déchets nucléaire, s’achève le 15 décembre. FNE avait décidé avec une quarantaine d’autres associations de ne pas y participer et a tenu parole sans pour autant renoncer à agir. FNE, Mirabel-Lorraine Nature Environnement et Flore 54 ont décidé d’aborder de front un débat jamais évoqué en France : peut-on être le pays du nucléaire et aussi le pays de la gastronomie ?
Pour Maryse Arditi, responsable du réseau Energie de FNE : « Cela semble difficile si l’on en juge par l’expérience de deux entreprises contraintes de changer de nom en raison de la proximité d’une installation nucléaire : le beurre de La Hague au début des années 80 devenu beurre du Val de Saire puis Les Maitres Laitiers du Cotentin, l’AOC des coteaux du Tricastin devenus « Grignan-Les Adhémar » en 2010 »
Ainsi, même sans accident, la proximité du nucléaire nuit à l’image des produits agricoles. Dans le colloque organisé samedi 7 décembre par FNE et ses fédérations, deux témoignages en particulier viendront éclairer cette notion. L’IRSN vient d’évaluer le coût de deux accidents nucléaires : à 120 Milliards d’euros pour l’accident nucléaire moyen et 450Md d’euros pour l’accident grave. L’intérêt essentiel de cette étude porte sur l’accident moyen où l’essentiel des coûts résulte de la détérioration de l’image des produits agricoles.
Un précédent qui donne espoir
Il y a 15 ans, les viticulteurs de la vallée du Rhône avaient fait réaliser une étude d’image sur leur production agricole face au projet de laboratoire pour l’enfouissement des déchets radioactifs imaginé à Marcoule. Le verdict fut sans appel. L’impact aurait été considérable et aurait pu les contraindre à changer le nom de leur appellation. Face à une mobilisation sans précédent du monde viticole, le projet a heureusement été abandonné.
Benoit Hartmann, porte-parole de FNE : « Nous invitons tous les vignerons de Champagne à participer au débat que nous organisons samedi et à s’inspirer de la mobilisation de leurs confrères, viticulteurs dans la vallée du Rhône, qui, il y a 15 ans, ont pris conscience de l’impact négatif d’une installation nucléaire sur l’image de leurs produits. ».
Rendez-vous le samedi 7 décembre de 15h à 19hau Domaine de l’Asnée,
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