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Vers de nouveaux lâchers d'ours ?

Publié le 3 juillet 2008

Lors de la première réunion du Groupe Pyrénéen Ours installée le 26 juin dernier, la secrétaire d’État à l’Écologie a présenté l’évaluation à mi-parcours du plan de restauration et de conservation de l’ours dans les Pyrénées françaises. Les actions de lâcher de nouveaux ours seront-elles poursuivies ?

À l’instar du Groupe National Loup qui existe depuis 1998, la secrétaire d’État à l’Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet a pris l’initiative de créer un Groupe pyrénéen Ours, espace de discussion et de concertation sur le sujet afin de « dépasser la crispation, la cristallisation et le blocage ». Quarante-neuf structures (élus, chasseurs, éleveurs, bergers, professionnels du tourisme, association de protection de la nature, …) sont invitées à participer à ce groupe. La réunion d’installation qui s’est rassemblée le 26 juin dernier à Toulouse, a été d’emblée boycottée par les opposants, dont Jean Lassalle et Augustin Bonrepaux, qui ont tenu tribune sur la place de la Préfecture aux côtés des opposants qui fustigeaient le fait de ne pas avoir été invités.



En préambule, la Ministre a rappelé les fondements du Groupe pyrénéen Ours qui doit répondre à la demande forte de concertation. Grâce à des réunions régulières, le Groupe pourra formuler des propositions, mais c’est bien l’État qui décidera en dernier lieu. Ont ensuite été présentés les quatre rapports commandés par le ministère :

- l’évaluation»>http://www.ours.ecologie.gouv.fr/html/_3_24_221_.php»>l’éva… à mi-parcours du plan de restauration et de conservation de l’ours brun dans les Pyrénées françaises (2006-2009) et l’évaluation ab initio du plan de soutien à l’économie agro-sylvo pastorale pyrénéenne (2006/2013) réalisée par l’Inspection Générale de l’Environnement (IGE) et le Conseil Général de l’Agriculture, de l’Alimentation et des Espaces Ruraux ;

- l’analyse»>http://www.ours.ecologie.gouv.fr/html/_3_24_226_.php»>’analyse visant à améliorer la définition des territoires de présence des ours et au renforcement du suivi des populations d’ours, rapport réalisé par l’IGE ;

- le rapport sur la»>http://www.ours.ecologie.gouv.fr/html/_3_24_228_.php»>la consultation des experts internationaux concernant le comportement de l’ourse Françka et le protocole d’ours à problème utilisé en France, réalisé par l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ;

- et enfin, la proposition d’un plan»>http://www.ours.ecologie.gouv.fr/html/_3_24_225_.php»>plan d’actions pour soutenir le pastoralisme pyrénéen, présentée par la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt  Midi-Pyrénées.



Les recommandations formulées dans le cadre de l’évaluation du plan de restauration sont nombreuses et certaines peuvent largement être soutenues. Nous avons notamment retenu, en ce qui concerne la gestion de la population d’ours, la mise en oeuvre d’une stratégie qui reposerait sur une réflexion par noyau avec :

       • pour le noyau central, la stabilisation de la population, avec la mise en oeuvre urgente d’une protection pour Hvala et ses deux oursonnes. Il est proposé de disposer des points de nourrissage à proximité des tanières effectives ou potentielles et de renforcer les mesures de protection des troupeaux dans les secteurs utilisés régulièrement par la femelle, complétés le cas échéant par des mesures d’effarouchement conduites par l’Équipe Technique Ours ;

       • pour le  noyau occidental, il est nécessaire de réintroduire, après un travail de concertation et l’appui des populations locales, une ou deux femelles pour permettre de nouvelles naissances. Les ourses relâchées devront préférentiellement provenir des Cantabriques, seule manière de conserver les caractéristiques de nos ours autochtones ;

       • enfin, pour le noyau oriental, sachant qu’il s’agit du secteur où le loup fait son retour, il peut être mis à profit pour tester des dispositifs spécifiques, efficaces à la fois pour le loup et l’ours, et qui pourront ensuite être étendus dans les autres secteurs. Il est également rappelé que tout ours éliminé par des causes humaines seront remplacés sur le champ par un nouveau lâcher, avec une préférence pour des individus plus jeunes.



Il est également proposé de réfléchir à la définition de secteurs où les habitats sont favorables à l’ours, lieu où il serait cantonné et où les moyens pour les mesures de protection des troupeaux seraient concentrés. En clair, il s’agit de définir sur une carte, les zones favorables à l’ours, aussi bien en disponibilités alimentaires qu’en tranquillité, permettant d’y réaliser les travaux d’amélioration des habitats (vergers et champs d’avoine), visant notamment à favoriser la sédentarisation des ours.

Le protocole «ours à problème» sera revu et l’attribution d’un nom aux ours sera abandonnée.



Des propositions d’organisation administrative et d’amélioration de la concertation des divers acteurs viennent compléter ce dispositif dont la création d’un poste de délégué interministériel (écologie et agriculture) en appui du préfet de massif, le renforcement de l’équipe technique ours et une définition claire de sa mission, la création d’un conseil scientifique, une mise à plat de l’indemnisation et ce surtout pour les gros dégâts, la précision des limites de la responsabilité des élus, l’amélioration de l’information essentiellement vers les éleveurs, la mise en place d’une règlementation appropriée de la chasse en concertation avec les chasseurs, …



Certaines mesures proposées semblent aller dans le bon sens et rejoignent notre analyse associative du plan de restauration transmise dès le mois de mars au Ministère de l’Écologie et lors de notre audition par l’Inspection Générale de l’Environnement. Se posent néanmoins de grosses interrogations sur la mise en place de zones de nourrissage et la définition des «zones de présence d’ours». Cela signifierait-il qu’en dehors de ces secteurs, l’ours serait le malvenu ? L’on retrouve ici l’idée du zonage retenu dans le  plan de gestion du loup ; ranger vos ours et vos brebis seront bien gardées !

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